La saison estivale approche à grands pas. Hôteliers et restaurateurs, vous êtes en pleine préparation de cet été olympique.
Laissez-nous vous résumer les principales informations et tendances qui émergent dans le secteur !
L’actu qui vous touche vous, hôteliers
Surtourisme : les grandes villes essayent de pallier au problème
Installer un filet de 2,5 mètres de haut pour cacher la vue de l’une des plus belles cartes postales de son pays? Cela ne s’improvise pas…
C’est pourtant ce qu’une ville au Japon a décidé de faire. La mairie de Fujikawaguchiko, au pied du célèbre Mont Fuji, a entrepris l’installation de cette barrière afin d’éloigner les foules de touristes. C’est le ras-le-bol causé par les mauvais comportements qui a poussé les autorités à prendre une telle mesure.
Le reflet de l’énorme problème auquel font face de plus en plus de destinations : le « surtourisme ».
Avec un 80% d’activité touristique qui se concentre sur 20% du territoire, la France n’est pas en reste. Chaque saison est un nouveau casse-tête pour nombre de communes prises d’assaut par les vacanciers. Posant de nombreux défis en termes de mobilité, de prix de l’immobilier mais également de gestion d’espaces naturels sensibles.
Mise en place de jauges, péages pour réguler l’accès à certaines zones… les mesures coercitives sont à l’ordre du jour et répondent à un besoin pour la population locale de revenir à un tourisme plus « raisonné ».
Certaines destinations vont jusqu’a mettre en place des actions de « démarketing ».
Dissuader les touristes de venir vous rendre visite? Pas évident, pourtant voici un exemple : sur la presque’île de Crozon, le maire a dû interdire l’accès à une petite crique ayant fait le buzz sur les réseaux sociaux pour son caractère paradisiaque. L’office de tourisme a arrêté de faire la promotion de ce site d’une beauté certes unique, mais dangereux pour le public.
Linda Lainé, rédactrice en chef de l’Echo Touristique, donnait récemment son avis sur les mesures contre le surtourisme au micro de France Inter.
Concernant le paiement d’une taxe ou un péage obligatoire, sur le modèle de Venise, elle dit : « Je ne pense pas que ce soit la solution à mon sens. Une réservation obligatoire, gratuite peut-être tout aussi efficace ».
Ces dernières années on a pu voir la colère du côté des habitants de certaines destinations exploser à l’encontre des touristes, comme à Majorque en Espagne. Une situation très délicate pour les autorités locales.
Pour Linda Lainé, il s’agit d’associer la population aux choix en matière de politique touristique : « un village qui perd ses habitants, parce que c'est devenu un peu trop touristique, il perd finalement ses visages et il perd ce qui fait aussi l'expérience touristique »
À un mois des JO : où en est l’occupation hôtelière ?
Plus de chambres d’hôtel vides que prévu à Paris pendant les Jeux Olympiques?
C’est le scénario qui semble se profiler à un mois du début de l’événement.
Le Journal de l’Hôtellerie parle d’un taux d’occupation à ce jour de 60% à Paris, qui inclue les hôtels réservés pour l’accueil des délégations sportives.
Dans le même article, Fabienne Ardouin, vice-présidente du syndicat professionnel GHR, partage son analyse.
Si l’objectif à Paris semble être encore un peu loin d’être atteint, d’autres villes peuvent se réjouir d’un très bon taux d’occupation, comme Lille. « C’est sûrement la grande gagnante de ces JO. Lille bénéficie d’une réelle visibilité grâce aux épreuves qui s’y déroulent. Même chose pour Versailles » ajoute Fabienne Ardouin.
Des destinations à moins de 2h de Paris qui ont également réussi à garder ces clients un peu plus longtemps. Versailles, par exemple, affiche une durée moyenne de réservation de 3,5 jours.
Un air d’inquiétude plane tout de même chez les hôteliers qui s’étaient projetés sur les prévisions plus optimistes d’il y a un an.
Toujours pour le Journal de l’Hôtellerie, Fabienne Ardouin aborde la question du « JO bashing ». Le focus médiatique sur les critiques concernant l’organisation de l’événement ont pu avoir un effet de dissuasion pour le public. « Le marché n’avait pas besoin de ça », regrette-t-elle.
Un pic de réservations à venir?
Ne pas céder au désespoir, c’est ce que les organisations professionnelles font passer comme message alors que la date d’inauguration approche à grands pas.
Une étude Harris Interactive pour Booking donne des raisons pour y croire encore. Celle-ci analyse les intentions des Français en matière de logements et de séjour pour la période du 26 juillet au 8 septembre prochains.
Selon cette étude, près de la moitié (45%) des Français non-franciliens qui comptent assister aux épreuves en Île-de-France n’ont pas encore réservé leurs logements.
Qui plus est, 65% d’entre eux disent que leur choix se portera sur un hôtel.
Nice : la destination luxe à ne pas rater cet été
Si vous n’avez pas entendu parler d’une ouverture d’hôtel à Nice ces derniers mois… vous avez un peu de retard à rattraper !
Car 2024 est l’année de tous les records pour la capitale azuréenne, qui parie très fort depuis un moment sur l’hôtellerie haut de gamme. 1200 chambres auront ouvert avant la fin de l’année 2024.
Parmi ces nouvelles adresses, des établissements 5 étoiles qui promettent d’attirer pour leur caractère d’exception. Deux des plus beaux projets à venir retiennent notre attention.
L’Hôtel du Couvent ouvrira ses portes le 20 juin.
Comme son nom l’indique, c’est au cœur de l’ancien Couvent de la Visitation (XVIème siècle), surplombant la ville depuis les hauteurs du Vieux Nice, qu’a pris vie cet établissement si particulier.
Atmosphère calme, écrin de verdure méditerranéenne, espace thermal et architecture fidèle à l’histoire du lieu. Une vraie expérience immersive et émotionnelle.
La gastronomie sera le pilier central du séjour, faisant rimer finesse et ancrage local. Une adresse incontournable pour les amants du luxe à la provençale.
Descendons direction la Promenade des Anglais. À quelques pas de la place Masséna, au sein du nouveau complexe « Nice Park Avenue ». C’est au milieu de cet imposant complexe haut de gamme qu’a ouvert Le Victoria - Maison Albar.
Un 5 étoiles en plein coeur de Nice. Un lieu de villégiature dans un emplacement privilégié à l’abri de l’agitation niçoise.
102 chambres et 30 suites avec une vue privilégiée sur la mer et l’arrière-pays.
Aux manettes du restaurant Taulissa vous retrouverez Glenn Viel. Le chef triplement étoilé investit cette adresse exceptionnelle, avec une vue panoramique à 360 degrés. Au menu, une cuisine provençale et ensoleillée.
Parlons peu… parlons recrutement.
La tendance du recrutement sans CV : comment bien s’y prendre
Seriez-vous prêts à recruter un collaborateur sans lui demander son CV?
Face à la pénurie de candidats, notamment à l’approche de la saison estivale ou d’événements d’une ampleur telle que les JO de Paris, les recruteurs sont obligés de redoubler d’inventivité.
Le recrutement sans CV est une pratique qui s’étend dans notre secteur. Pour le moment, ces initiatives sont majoritairement réservées aux emplois saisonniers.
Envie de vous lancer? Comme tout processus de recrutement, il s’agit d’une stratégie qui se prépare.
Plusieurs formats existent aujourd’hui : entretien vidéo, tests et questionnaires, afterwork, journée d’immersion… Dans cet article de Culture RH vous trouverez l’inspiration.
Quelle que soit la forme que prendra votre opération, voici quelques conseils pour mettre toutes les chances de votre côté :
Clarifiez au maximum les compétences nécessaires pour le poste : quelles sont les savoir-être et les savoir-faire indispensables, et lesquels sont simplement souhaitables? Ce sont ces informations qu’il vous faudra déceler chez le candidat au travers de votre échange. Soyez au clair avec vous-même : quelles sont les compétences qui peuvent s’acquérir via des formations une fois en poste?
Préparez une structure d’entretien unique : tendez vers un schéma d’entretien avec les mêmes questions pour tous les candidats. Cela vous permet d’avoir la même grille d’évaluation en garantissant une égalité des chances et vous permettre une prise de décision la plus objective possible.
Prévoyez des moyens à la hauteur : souvent, le recrutement sans CV attire un volume de candidats plus important que les offres d’emploi classiques. Bonne nouvelle, c’est ce que vous recherchiez! Mais évitez de vous retrouver débordés et consacrez les moyens humains et le temps nécessaire pour analyser les dossiers et prendre des décisions réfléchies.
Restez ouvert aux profils atypiques : c’est bien tout l’intérêt de ce mode de recrutement. S’affranchir des réflexes classiques du recruteur n’est pas facile. Ayez conscience de cela. Le jour J, ne vous focalisez pas uniquement sur les parcours parfaits et les diplômes auxquels vous êtes habitués. Ne passez pas à côté d’une personnalité au parcours moins linéaire. Donnez-lui sa chance de vous convaincre : faites-le parler de sa motivation et les compétences acquises à travers d’autres expériences.
Le groupe Accor a beaucoup misé sur le recrutement sans CV à travers le territoire français. Dans un reportage réalisé par France 3, Katia Garnier, directrice des opérations en AURA pour Accor, explique : « […] le savoir-faire, lui, peut s'apprendre. On souhaite détecter des talents, on n'est pas obligé d'avoir fait une école hôtelière pour avoir envie de travailler dans nos secteurs. ».
En coulisses ! L’art de faire vivre un hôtel de luxe.
Programmes de fidélité : les dernières tendances
Le programme de fidélité pour un hôtel est l’une des stratégies marketing les plus efficaces pour booster la fidélisation client.
Adoptés depuis longue date par les grands groupes, ces programmes ont le vent en poupe ces dernières années. Le groupe Hyatt affichait en 2023 une hausse de 22% des inscriptions à son programme de fidélité, comme le souligne cet article de Skift News.
Voici quelques uns des bénéfices de cette stratégie et des idées pour chouchouter vos meilleurs clients :
Booster vos réservations directes : grâce au développement des outils digitaux, de nombreux hôtels ont pu s’affranchir en partie des plateformes de réservation tierces. En misant sur l’application mobile qui permet aux clients de bénéficier d’avantages et réductions s’ils réalisent leur réservation en direct sur le site ou l’application de l’établissement. Double victoire pour l’hôtel : plus de réservations directes et une meilleure fidélisation client.
Les réductions c’est bien, les récompenses c’est mieux : selon une étude du groupe hôtelier Global Hotel Alliance, les voyageurs préfèrent bénéficier de plus de services lors de leur séjour, que de payer moins cher. Parmi les privilèges les plus appréciés en tant que membre d’un programme de fidélité, ils citent le surclassement, un petit-déjeuner supplémentaire ou un check-out plus tardif.
Plus de flexibilité dans le partage de points : la plupart des groupes hôteliers internationaux (Marriott, Hyatt ou Hilton) proposent sur certaines gammes la possibilité de combiner les points de deux ou plusieurs comptes fidélité afin de les valider, sans aucun frais.
Du sport pour récompenser la fidélité? Pourquoi pas! : donner accès à une application de fitness ou à une salle de sport pendant le séjour? C’est une offre que certains voyageurs pourraient beaucoup apprécier. Marriott Bonvoy ou World of Hyatt ont déjà fait le pas dans certains de leurs hôtels.
Numerus clausus pour les restaurants : la question qui fait débat
Trop de restaurants en France ?
Ce sont des représentants du métier qui l’affirment. Selon l’UMIH, le secteur est saturé dans certaines villes. Le syndicat patronal a partagé sa position début juin sur le sujet et propose l’instauration d’un numerus clausus.
Concrètement, l’UMIH propose de laisser aux maires de certains secteurs la possibilité de limiter les ouvertures de restaurant.
Une proposition qui ne fait pas l’unanimité. Mais qui reflète la situation très difficile que traversent les restaurateurs.
2023 s’achevait sur 7 200 fermetures de restaurants, soit 44% de plus que l’année précédente.
Bordeaux est l’une des ces villes en proie au phénomène d’une concurrence exacerbée. Dans ce reportage de RMC , un petit restaurateur voit le problème dans sa rue chaque jour : « La rue est petite, on a vu disparaître deux boutiques remplacées par des restaurants ». Selon lui, le nombre de concurrents autour de son établissement a doublé en l’espace de trois ans. Pour sa part, la perte de chiffre d’affaires est de 50%.
Pour Franck Chaumès, président de l'UMIH restauration, « il y a une nouvelle génération qui achète un magasin de vêtements ou de souvenirs pour en faire un restaurant. Et une fois que c'est transformé en restaurant, ça ne redevient jamais un magasin. ».
Et il met l’accent sur un besoin de formation pour les nouveaux restaurateurs : « il faut revoir les conditions pour être restaurateur, cela ne s'improvise pas,[….] Il faut être RH, commerçant, acheteur, on nous demande tout un tas de qualité sans formations. Il faut durcir l'accès à l’entreprise ».
Pour le syndicat professionnel ce numerus clausus devrait également s’appliquer aux fast-foods.
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Si cet article vous a permis de faire le plein de nouvelles idées pour booster votre hôtel ainsi que vos recrutements, n’hésitez pas à le partager autour de vous et dites-nous les sujets que vous aimeriez voir abordés dans les prochains numéros.
L’équipe de Denis Bournerias recrutement vous souhaite le meilleur et reste à votre écoute !
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